Comparatif : 6 solutions des pétroliers pour se débarrasser des fluides de fracturation hydraulique hautement pollués et radioactifs

Publié le par nogds

Résumons brièvement une fois encore le principe de la fracturation hydraulique pour la récupération d'hydrocarbures non conventionnels :

 

On injecte 15 millions de litres d'eau par ramification (1 puit pouvant avoir 10 ramification), soit 150 millions de litres, complétés par du sable et 1% (soit 1,5 millions de litres ou 15 000 m3) de coktail de minimum 600 produits hautements polluants :

 

-fuel, gasoil

- Acide Chlorhydrique

- solvants mutagènes

- produits chimiques de tous types (polymères, huiles, retardants de flamme, etc...)

- cancérigènes, etc...

 

Une moitié reste dans le sol (en profondeur) et polluera lentement les couches superficielles, ou rapidement en suivants les failles naturelles et les fractures crées (par fracturation, c'est dans le titre). Mais cette fraction devrait générer peu d'opposition du public car elle est "invisible".

 

 

L'autre moitié (soit tout de même 75 000m3) pose problème car elle est éjectée du puits et il faut bien en faire quelque chose avec ce qu'elle contient :

 

- du gaz naturel (méthane)

- une haute salinité (dissulition de sels variés dans les profondeurs du sous sol, dont des sels naturels mais hautements toxiques)

- une haute teneur en arsenic dissout des profondeurs (origine naturelle)

- une haute radioactivité (après dissolution d'éléments radioactifs)

 

 

SOLUTION 1 : RETRAITER CONVENABLEMENT LES FLUIDES DE FRACTURATION, JUSQU'AU MOINDRE RESIDU TOXIQUE

 

Théoriquement possible mais visiblement pas encore expérimenté à ce jour : compte tenu du nombre de polluants et des éléments radioactifs, les process de traitement seraient infiniment complexes et si couteux que l'exploitation du Gaz de Schiste perdrait en rentabilité.

Disons sans éxagérer que de tels procédés sont réservés aux effluents industriels lorsque les entreprises ne peuvent s'en débarrasser discrètement, auquel cas, elles limitent les volumes au maximum par soucis d'économie, ce qui est difficilement possibl en fracturation hydraulique.

 

 

 

SOLUTION 2 : INJECTER SOUS PRESSIONS LES FLUIDES DE FRACTURATION POLLUANTS DANS LE SOUS SOL (DANS D'ANCIENS PUITS DE FORAGE) POUR LES RENDRE A LEUR TOUR "INVISIBLE", OU LA MAGIE DES ENTREPRISES ECO-RESPONSABLES...

 

Procédé également très utilisé aux Etats Unis, extrêmement pratique (et rentable) du point de vue entreprise pétrolière. Commence cependant à être remis en question dans divers états américains où ces injections seraient à l'origine de séismes dans des régions où il n'y en avait jamais eu en plusieurs siècles.

Dans l'ARKANSAS, les spécialistes et géologues confirment le lien entre ces injections et les 800 séismes enregistrés depuis septembre 2010, dont certains mesurés à plus de 4 sur l'échslle de Richter. Un moratoire a été décrété dans cette région pour plusieurs mois (voir article du Huffington Post), d'autres régions (Texas) ont demandé aux foreurs de diminuer la pression de ces injections massives.

 

 

 

SOLUTION 3 : OBTENIR L'AUTORISATION DE DEVERSER LES FLUIDES DE FRACTURATION DANS UNE STATION D'EPURATION CLASSIQUE OU LE TRAITEMENT SERA TOTALEMENT INEFFICACE, CE QUI REVIENT A DEVERSER CES POLLUANTS DIRECTEMENT DANS LES RIVIERES, MAIS LEGALEMENT.

 

Très pratiqué aux Etats Unis jusqu'à ce jour, mais deviendra illégal dans les semaines à venir, au moins dans l'état de Pennsylvanie, voir cet article, état qui a désormais été contraint de tester la radioactivité des eaux de captage suite aux activités des entreprises pétrolières.

 

Nb: Par une coincidence extraordinaire, Dick Cheney, VP US sous GW Busch avait fait voter une loi en 2000 dispensant les entreprises pétrolières du respect du "Clean Water Act", sachant très bien qu'elles ne pourraient s'y conformer. Elles n'ont donc pas de responsabilité future sur les conséquences (environnement et santé) de cette pollution qui pourrait couter très cher (sens figuré et sens propre) à la société mais qu'elles ont entrainées avec des autorisations en règle.

Autre coïncidence extraordinaire, la modification du code minier en France en décembre 2010 dédouanne les entreprises minières de toute obligation de "dépolluer" et du principe "pollueur-payeur" soit-disant inscrit dans la constitution. Un air de déjà vu?

Retour d'expérience au Canada et en Pennsylvanie

 

 


Gaz de schiste et pollution de l'eau par rikiai

 

 

SOLUTION 4 : TOUR DE MAGIE NUMERO 2, PULVERISER LES FLUIDES EN FINES GOUTTELETTES (PAR DES ASPERSEURS) ET LAISSER LE VENT ET LE SOLEIL EVAPORER LA PLUS GRANDE PARTIE DE L'EAU ET DES POLLUANTS

 

Procédé également très utilisé aux Etats Unis, extrêmement pratique (et rentable) du point de vue entreprise pétrolière... Etc. Encore légal à ce jour et probablement pour longtemps, intérêt des tours de magie

 

Nb: Par une coincidence extraordinaire, Dick Cheney (au passage ex VP de Halliburton premier détenteur de brevets sur la fracturation hydraulique), VP US sous GW Busch avait fait voter une loi en 2000 dispensant les entreprises pétrolières du respect du "Clean Air Act", sachant très bien qu'elles ne pourraient s'y conformer, etc.... voir ses états de service ici.

Autre coïncidence extraordinaire, la modification du code minier en France en décembre 2010 dédouanne les entreprises minières de toute obligation de "dépolluer" et du principe "pollueur-payeur" soit-disant inscrit dans la constitution... Mais c'est un refrain désormais réglé comme du papier à musique.

 

Evaporation pits

 

 

SOLUTION 5 : (EN COMPLEMENT DE LA 4?) SE DEBARRASSER DES SELS OBTENUS APRES EVAPORATION NATURELLE OU FORCEE DES FLUIDES, POUR LE SALAGE ET LE DENEIGEMENT DES VOIES DE CIRCULATION

 

Incroyable! proposition parfaitement incroyable tant il est probable que ces sels aient à être traités comme des déchêts industriels hautement toxiques (arsenic, barium, strontium, etc...).

Solution proposée par les industriels (voir cet article dans le Pittsburg Post-Gazette), potentiellement encore non mise en oeuvre, tout du moins souhaitons le.

 

 

 

SOLUTION 6 : SE DEBARASSER DES DES FLUIDES DE FRACTURATION DISCRETEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT (RUISSEAU, MER, etc...) OU DANS UN PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT...


Peu de données statistiques sur cette solution peu "légale" mais très employée dans d'autres industries, qui a l'avantage d'être très intéressante financièrement et à laquelle certains n'auront pas manqué de penser... espérons de moins en moins avec la prise de conscience croissante des dangers environnementaux liés à la récupération des hydrocarbures non conventionnels.

 

 

CONCLUSION : il est probable qu'il n'y ai pas de bonnes méthode à la fois respectueuse de l'environnement et permettant à l'exploitation des gaz de schiste d'être rentable financièrement.

 

La seule méthode possible pour que cette exploitation soit rentable est que l'industriel bénéficie du profit immédiat de la ressource énergétique mais soit éxonéré du coût environnemental au moment de l'exploitation.

 

Ce coût doit inévitablement être supporté par la société civile et lissés sur les décennies et générations à venir (coûts de traitement des eaux souterraines, de dépollution, coûts de suivi des problèmes de santé, etc...)

 

 

Dernière News,il semblerait que en France, grand pays d'innovation et aux frontières imperméables aux nuages radioactifs, subitement les pétroliers aient trouvé la solution miracle (attendue dans nos champs à compter du printemps 2012, après le second tour bien entendu) pour exploiter les Gaz de Schiste de manière propre, respectueuse de l'environnement, "green" tout simplement !

 

Rappelons une fois encore une vérité simple : Il n'éxiste pas de méthode acceptable pour l'environnement d'exploitation des gaz et huiles de shistes ou "de roche mère" pour reprendre la communication gouvernementale. Les méthodes actuelles ont été inventées et mises en oeuvre depuis les années 1940 au Texas, sans que des progrè en terme de protection des ressources en eau n'aient été réalisés.

 

Rappelons une autre vérité simple que la communication actuelle du gouvernement et du lobby gazier tente d'occulter : La récupération des hydrocarbures non conventionnels nécessite la fracturation des roches mères. Donc quel que soient les produits de fracturation utilisés, même par miracle propres (donc chers) dans une hypothèse improbable, les désastres sur l'environnement suivants seront toujours inévitables :

 

- remontées de gaz naturel (méthane)dans les nappes phréatiques par les fissures ou par fuites du tubage

- une haute salinité (dissulition de sels variés dans les profondeurs du sous sol, dont des sels naturels mais hautements toxiques)que l'on retrouvera dans les nappes phréatiques

- une haute teneur en arsenic dissout des profondeurs (origine naturelle) dans les aquifères

- une haute radioactivité (après dissolution d'éléments radioactifs)dans les aquifères

- il y aura toujours 4000 rotations de poids lours (matériel et camios citernes) par tête de forage

- l'important dégagement de méthane (gaz 12 fois plus puisant que le CO2 en terme d'effet de serre) au cours de l'exploitation en fera toujours une énergie plus polluante que le charbon 

- dans nos régions densément peuplées, l'atteinte aux paysages sera dramatique avec des forages multiples et rapprochés, voir image suivante simulée aux Pays Bas par les pétroliers.

 

http://m.friendfeed-media.com/0fde87863e073683658a8c34d5d2aa35a3bfdd64

 

 

Source : pré-rapport sur les hydrocarbures non conventionnels ou "Gaz et huiles de roche mère", pas de schiste, terme impropre s'il en est.

Source, communication de TOTAL à St Dionisys (d'après Midi Libre) et des pétroliers en général, des experts de tous poils auquels vous n'échapperez pas puisque si la France est opposée au gaz de schiste, c'est qu'elle est "mal informée", qu'il y a eu un manque de "pédagogie"...

...Et qu'il faut penser à reverser 5% de royalties aux propriétaires de terrains et aux collectivités pour attendrir les volontés les plus rétives.

 

 

 

Toutes les solutions testées par les exploitants ne sont probablement pas listées ici, n'hésitez pas à en proposer en commentaire, en citant l'article source, faisons confiance à l'imagination de l'ingénierie pétrolière.

 

(En construction, visuels à venir)

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